Histoire de la Schola Witkowski

La Schola peut s’enorgueillir d’être le plus ancien des grands chœurs philharmoniques de Lyon, dont elle a été, pendant plus d’un siècle, l’un des principaux acteurs de la vie musicale.

Fondée en 1903, à l’instigation de Vincent d’Indy, par le compositeur et chef d’orchestre Georges Martin Witkowski, la Schola Cantorum a, en effet, accompagné depuis l’origine l’orchestre symphonique de Lyon, également créé par G. M. Witkowski. Elle ne s’en est séparée qu’en 1974, pour organiser ses propres concerts, sous la direction de Paul Decavata, maître des chœurs de l’Opéra de Lyon, puis de Jacques Berthelon.

Rebaptisée Schola Witkowski après la mort du compositeur et de son fils, qui la dirigea à son tour, elle poursuit la mission que s’était assigné son fondateur : présenter de grandes œuvres classiques, mais aussi des compositions peu connues et des œuvres du XXe siècle.

Outre l’Orchestre national de Lyon, la Schola a chanté avec des ensembles tels que le London Philharmonic Orchestra et l’Orchestre de Francfort. Parmi ses grands souvenirs figurent de nombreuses créations, dont celle, à Lyon, puis Marseille et Genève, de la Missa Solemnis de Beethoven, plusieurs participations au festival d’Orange, l’exécution du Requiem de Duruflé ou du Roi David d’Honeger sous la direction des compositeurs eux-mêmes, celle du Te Deum de Berlioz à la cathédrale de Coventry…

Elle est retournée à Coventry pour y exécuter le Requiem de Dvorak, avant de célébrer son centenaire (production du Poème de la maison de G.M. Witkowski avec l’Orchestre national de Lyon) puis de partir en Italie à l’invitation de l’Orchestre philharmonique de Turin pour une tournée Fauré (Astie, Alba, Turin) et une session d’enregistrement. Depuis, elle a participé successivement à l’Opéra équestre Carmencita dans le cadre du salon Equita à Lyon, produit la messe  en ré de Dvorak, la messe Nelson de Haydn, la messe en fa de Bruckner en collaboration avec le chœur Crescendo de Bron et tout récemment a participé à l’Opéra Tosca de Puccini avec l’Orchestre Symphonique Confluences de Philippe Fournier.

Les Witkowski

Georges Martin Witkowski : compositeur et chef d’orchestre (1867-1943)

Fils d’un officier polonais, Georges-Martin Witkowski se destine à son tour à la carrière des armes. Mais à sa sortie de Saint-Cyr (où il avait déjà formé un orchestre), sa passion pour la musique prend rapidement le dessus.

En 1901, l’exécution à Paris de sa première symphonie en ré min., sous la direction de Vincent d’Indy, lui vaut un grand succès : « La symphonie de M. Witkowski fut accueillie avec enthousiasme », écrit Claude Debussy. Cet accueil le décide définitivement à se consacrer à la musique.

Alors qu’il vient d’être promu capitaine, le compositeur, qui a bénéficié des enseignements de la Schola Cantorum de Paris dirigée par d’Indy, accepte de se charger de la mise en place d’une structure similaire à Lyon. L’entreprise n’a toutefois rien d’aisée : « Certains (…) affirmaient qu’il était impossible d’organiser une société de chant choral autrement qu’avec des gagistes* ; d’autres, plus confiants, pensaient que l’on pourrait tout au plus arriver à réunir une cinquantaine d’amateurs assez dévoués à la musique pour s’astreindre à des répétitions régulières »

Son premier concert, donné le 29 avril 1903 avec près de 200 choristes est salué par le public et la critique, mais tout reste à faire. A l’époque, Lyon ne dispose ni d’un orchestre symphonique régulier, ni d’une salle de concert adaptée. Après le Choeur, il faut le reste : ce sera la Société des grands concerts (1905), qui deviendra l’Orchestre philharmonique, puis l’Orchestre National de Lyon. Créée pour la Schola, la Salle Rameau sera inaugurée en 1908.

Malgré toutes les structures dont il a la charge, G-M. Witkowski (nommé en 1924 directeur du conservatoire de Lyon) ne cessera de composer jusqu’à sa mort, en 1943 : son oeuvre comprend notamment deux symphonies, plusieurs compositions pour orchestre de chambre et orchestre symphonique, de nombreuses mélodies pour chant et piano ou chant et orchestre, et trois oeuvres lyriques : Le Maître à chanter (opéra comique de jeunesse), Le Poème de la maison (pour contralto, ténor, baryton et orchestre) et La Princesse lointaine (théâtre lyrique sur un texte d’Edmond Rostand).

Son fils, le violoncelliste Jean Witkowski, dirigera à son tour la Schola, jusqu’à sa mort en 1953.

[ * gagistes : musiciens ou choristes professionnels payés à l’acte ; on dirait aujourd’hui cachetonneurs ]

Jean Witkowski : Violonceliste et chef d’orchestre (1895-1953)

Il naît le 23 mai 1895 à Vouziers (Ardennes), où son père, le futur compositeur Georges Martin Witkowski est en garnison.
Revenu à Lyon, l’enfant est mis très tôt au piano. Blanche Selva le prendra plus tard dans ses cours de perfectionnement, mais c’est à l’âge de 7 ans, initié par Léonce Allard, que Jean prend ses premières leçons de violoncelle, instrument qu’il ne quittera plus et vers lequel, par la suite, il orientera sa carrière d’interprète avant de se consacrer à la direction d’orchestre.
En 1908, le jeune musicien, âgé de 13 ans, remplace le timbalier de l’orchestre de la Société des Grands Concerts dirigé par son père, et assure sans faille sa partie dans la Symphonie pour Orgue de Saint-Saëns. Dès lors, à ce pupitre durant six ans, il pourra utilement observer la complexité et les subtilités du fonctionnement d’un orchestre.

Engagé volontaire en 1914, blessé sur la Somme en 1916, Jean profite de sa convalescence pour écrire une réduction pour piano du Poème de la maison, importante oeuvre lyrique dont son père achève la composition.

La carrière de violoncelliste professionnelle de Jean Witkowski commence en 1919, d’abord comme soliste (tournées en Europe et Afrique du nord), puis au sein du quatuor Guichardon, et enfin du quatuor Crinière.

En 1924* , Vincent d’Indy, qui suit la carrière de Jean Witkowski, estime « qu’il est temps de le jeter dans la fournaise de la direction d’orchestre » pour laquelle « il est tout désigné ». 

Le violoncelliste, qui avait déjà dirigé les choeurs à Orange en 1919, monte au pupitre des Auditions Symphoniques, ensemble créé à Lyon par Robert Proton de la Chapelle et Georges Michet. Puis il part à Paris durant deux ans suivre l’enseignement de Georges Georgescu et Philippe Gaubert, alors à la tête de la Société des Concerts du Conservatoire.

Revenu à Lyon, le musicien dirige pour la première fois l’orchestre et les chœurs de la Société des Grands Concerts, dans le programme du 24 novembre 1929 (Beethoven, Bach, Febvre Longeray, Moussorgsky, Mariotte). C’est un succès, il a 34 ans.

Pour Jean Witkowski, commence alors une nouvelle carrière. Il sera appelé à diriger à Paris (Société des Concerts du Conservatoire, Concerts Colonne) et dans plusieurs villes françaises qui commencent elles aussi à posséder leur ensemble symphonique permanent.

En 1931, son père lui confie définitivement la baguette de l’ensemble orchestre et choeur, qui sera rebptisée Schola Witkowski après sa mort.

Notre prochain concert

Depuis 1903

La Schola Witkowski et son nouveau Chef

Depuis Janvier 2017, Jacques Berthelon a laissé sa place de chef. C’est maintenant Andreï Chevtchouk qui dirige le choeur de la Schola Witkowski. Il a été formé avec rigueur à Saint Petersbourg en Russie. Découvrez notre chef… 

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Nos Répétitions :

Les lundi soirs de 20h à 22h15,

Palais de la Mutualité

1 place Antonin Jutard – Lyon 3e

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